L'idée
centrale de l'ISR est d'orienter l'épargne salariale des investisseurs vers
des sociétés qui concilient développement durable, respect de valeurs
sociales, éthiques, et environnementales... C'est sur cette base que des
investisseurs socialement responsables cherchent à sélectionner les valeurs
entrant dans la composition de leur portefeuille de titres, en combinant
critères financiers et critères extra-financiers.
L'investissement socialement responsable consiste donc à choisir des
supports d'investissements, en actions bien sûr, mais aussi des obligations,
voire des placements monétaires, non seulement selon des critères financiers
classiques, mais en prenant en compte de manière importante des critères
extra-financiers. Il s'agit du mode de gestion de l'entreprise, on parle
volontiers maintenant de "gouvernance d'entreprise" , en particulier
vis-à-vis de ses salariés, mais aussi de ses actionnaires, de ses clients,
de ses fournisseurs.
L'idée
qui sous-tend cette démarche ISR est que les entreprises qui respectent le
mieux cet ensemble de critères doivent permettre un développement durable de
l'entreprise, et, à terme, amener de meilleurs résultats que dans celles
obsédées par une vision court-termiste, finalement nuisible.
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Dans la
conception de l'ISR de la CFDT, il ne s'agit pas de stigmatiser des
entreprises, de chercher a priori à les exclure de choix
d'investissement, mais d'utiliser l'ISR comme un nouveau levier de l'action
syndicale, et donc d'être en capacité d'influer sur la politique des
entreprises par la menace de ne pas figurer parmi les sociétés considérées
comme socialement responsables, et donc de ne pas bénéficier d'un flux
financier en sa direction.
Ainsi ,
la démarche ne vise pas à exclure des entreprises de choix de portefeuilles,
mais à faire changer l'entreprise au bénéfice de ses salariés, des autres
parties prenantes et de toute la société qui l'entoure. Dans ce sens, le
dialogue entre les entreprises, les représentants des salariés aux
différents niveaux et les gestionnaires financiers est important. Une
entreprise peut être exclue d'un horizon de placements, mais elle doit
savoir pourquoi et donc avoir la possibilité, si elle veut, de prendre en
compte les manques ou les reproches qui lui sont faits.
L'intérêt pour la démarche ISR est tel aujourd'hui que la plupart des
gestionnaires de fonds, banques, compagnies d'assurance, groupe de
prévoyance proposent un ou des fonds procédant ainsi. Même les plus
réticents à l'ISR, pressentent bien qu'une entreprise avec une mauvaise
gouvernance, un mauvais climat social, des conflits avec des parties
prenantes, fournisseurs, ONG sur des questions d'environnement... à des
facteurs de "risques", qui entravent son développement et peuvent handicaper
ses résultats.
Ainsi,
il est intéressant de remarquer que, déjà, chez les gestionnaires où il
existe des ISR et non ISR, l'appréciation négative portée par les gérants
ISR est aussi prise en compte par les gérants des autres fonds qui y voient,
pour le moins, des signes d'alertes. |